THÉRAPIE GROUPE DE PAROLES

Durée : 2 heures – 10 personnes max.

« Penser des espaces temps où des professionnels parviennent à constituer une groupalité autorise l’émergence d’une certaine vitalité. Ces espaces sont précieux, bien qu’éminemment précaires. En institution, il n’est de cesse, en effet, que la parole ne soit rabattue en Discours, utilisée dans sa dimension politique (cet espace du vivre Ensemble) comme une arme au service des rivalités phalliques et narcissiques.
Au quotidien, les acteurs du soin et du travail social, les enseignants, qui participent à l’incessant travail de civilisation se retrouvent encombrés par des éléments de trajectoires de vie des usagers. Le groupe de parole suffisamment sécurisant peut dessiner une issue à ces emprises mortifères. Le trait commun du désarroi des professionnels, leurs états parfois de confusion et /ou de sidération permettent de souligner que c’est le lot quotidien de nombreux espaces professionnels.
Toute parole au sein de l’institution en porte dès lors la trace ; trace qu’il convient de reconnaître Et d’humaniser.
L’analyse de la pratique à partir d’un groupe de parole de professionnels constitue l’un des dispositifs Qui, dans les institutions (de soin, de travail social…), participe à l’incessante interaction « Usagers » et professionnels, en lieu et place du travail sur les symptômes Actualisés dans l’institution. Le mécanisme d’exclusion prévaut En effet bien souvent. On trouve régulièrement trace de ces mouvements Où les équipes disqualifient les usagers (et/ou leur famille), sous Le couvert de la préservation de l’unité imaginaire du groupe des professionnels, Ou sous celui de l’insupportable mise à mal de l’un des Leurs. Lorsque le groupe s’imagine comme menacé dans son intégrité, il s’arc-boute dans une position de rejet en lieu et place de partager L’éprouvé, de reconnaître l’affect et de penser les liens avec les usagers, Et la violence mortifère qui s’y actualise. A contrario, si la configuration institutionnelle permet à ces professionnels D’écouter, et de qualifier ce qui leur arrive sur le registre D’un « transféré à transformer », leur professionnalité s’en trouve restaurée, Voire rehaussée. L’attention de l’équipe des professionnels peut alors se porter sur leur (plus ou moins grande) capacité à se prêter au Transfert dans le lien aux « usagers » auprès desquels ils ont choisi D’œuvrer. La conflictualité en tant qu’elle est la condition de l’être en groupe, Et qu’elle permet de conjuguer « bien commun » et « bien individuel », est toujours susceptible de dégénérer en conflit. L’exclusion et/ou la clôture idéologique prévalent alors. Les groupes N’ont de cesse de promulguer autorisations et/ou interdits, validations Et/ou disqualifications à l’endroit des positions individuelles de chacun Des professionnels dans ses relations aux « usagers ». Les configurations Groupales institutionnelles peuvent ainsi être caractérisées à partir De leur plus ou moins grande tolérance aux différences, de leur plus Ou moins grande tolérance à la conflictualité. Les disqualifications de la professionnalisée disjoignent, délient. Elles portent précisément sur les intrications entre identification professionnelle Et identification du sujet, ainsi que sur les étayages entre Le professionnel et le groupe d’appartenance. Les reproches mutuels Qui prennent alors place entre professionnels sont de « ne pas être à la Bonne place », « ne pas avoir fait ce qu’il aurait fallu faire » (pour « Mériter » le label de « professionnel »). Ces attaques rabattent alors Toute dynamique inter- (et trans-) subjective sur des dynamiques intrapsychiques, Du côté de l’usager, ou du côté de l’un des professionnels. Dans ce cas, elles tendent à isoler le professionnel et à le déloger de Cette place à partir de ce qui est alors épinglé comme ses « incompé- tences », ses « problèmes personnels ». Elles visent à éclairer crûment Cette zone claire obscure, zone « intermédiaire » où chaque professionnel Potentialise pour lui-même (via les situations rencontrées chez Les « usagers ») un travail d’élaboration de ses points de confusion. Prendre le risque de la parole suppose de faire le pari d’une humanité Partagée. Celui qui témoigne de la désorganisation dans laquelle L’a plongé le lien à un usager (ou à un groupe d’usagers) doit pouvoir Se représenter que la place qu’il occupe momentanément, chacun dans Le groupe est à même de venir l’occuper à son tour »

Extrait de / RESTAURER DE LA PROFESSIONNALITÉ
Analyse de la pratique et intersubjectivité
Georges Gaillard

Tarif de la séance : 105€

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