SUPERVISION ET DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES D'UN THÉRAPEUTE

Tarif : 50€ / heure

À QUOI SERT LA SUPERVISION ?

La supervision devrait pouvoir satisfaire au moins trois objectifs :
. Développer les compétences du thérapeute, confronter une pratique à un autre regard.
. Développer les compétences du thérapeute.

La « compétence-socle » du thérapeute, c’est la compétence affective. Elle fonde en effet la capacité d’être en lien constructif avec le thérapisant, condition première d’un possible travail thérapeutique. Ceci est encore plus vrai aujourd’hui, avec les travaux d’intégration des neurosciences et de la psychothérapie. Comme le dit Allan N. Schore « Les affects inconscients et leur régulation deviennent donc un but primordial de la psychothérapie des dynamiques préoedipiennes… 

Cette compétence s’apprécie en termes de stabilité affective du thérapeute, d’ouverture non défensive aux états affectifs du client, de capacité à éprouver un large registre d’affects avec une intensité modérée et à maintenir un lien empathique avec les clients. Lorsque les thérapeutes n’ont pas construit cette solidité émotionnelle et affective, ils amplifient, par une réponse désadaptée, les désordres émotionnels dans lesquels ces derniers sont pris.

La compétence interactive s’énonce comme la capacité de mobiliser des savoir-faire de présence et d’expression pour maintenir le contact avec le client et alimenter le travail d’élaboration thérapeutique. Elle fournit « les mots pour le dire », les mots, mais aussi la prosodie, l’expression faciale, la posture corporelle. C’est l’ensemble de la communication verbale et non-verbale qui va permettre de moduler l’intensité et la durée des affects primitifs, de les rendre saisissables et de leur donner du sens.

La compétence réflexive s’apprécie en termes de connaissances théoriques et cliniques, et surtout de capacité à mobiliser ces connaissances en cours d’intervention en les reliant à la situation particulière des thérapisants. Beaucoup de thérapeutes sont en difficulté lorsqu’ils doivent simultanément maintenir un lien affectif avec le thérapisant, penser à des hypothèses de sens et à la conduite de la thérapie. Ils sont en contact affectif avec le thérapisant ou bien dans leur tête en train de réfléchir, là où il faudrait tenir les deux à la fois.

On pourrait dire, pour conclure sur l’utilité de la supervision, qu’au-delà des trois objectifs que nous avons examinés, elle répond à une nécessité d’écologie personnelle et qu’elle protège le thérapeute contre les aléas psychiques d’un métier exposé.

De loin la plus répandue, elle explore le lien particulier d’un thérapisant et d’un thérapeute. Elle cherche à répondre à des problèmes cliniques immédiats. Dans ce dessein, elle interroge les phénomènes transférentiels et contre-transférentiels, le processus relationnel (qui fait quoi, à qui, et de quelle façon ?), le rapport au cadre des deux partenaires et son impact sur la dynamique du lien. Elle cherche des éclairages sur la psychopathologie du thérapisant et sur le sens théorico-clinique des problématiques de ce dernier. Elle met à jour la mise en œuvre particulière des compétences du thérapeute (affectives, interactives et réflexives) avec un thérapisant singulier.

La supervision me permet de voir ce que je ne vois plus, de sentir ce que je ne ressens plus, d’écouter ce que je n’entends plus de l’autre, de moi, de nous deux, de ce que nous « tricotons » ensemble). Alors nous détricotons patiemment le déroulement des séances. Afin de  redonner vie au patient au plus près, au plus juste malgré une parole hésitante, heurtée, ponctuée de silence.