Comprendre la relation d'emprise : les mécanismes et comment y faire face par Joëlle LANTERI - Psychanalyste dans le Var

Le manipulateur (ou la manipulatrice) pervers narcissique mise tout sur le perfectionnisme, c’est à dire « l’aspect irréprochable » de sa personnalité sociale extérieure.

Il n’a pas de personnalité interne propre, il a appris durant toute sa vie à mettre en place des masques, en étudiant les personnes autour d’elle, en procédant par mimétisme.

Son objectif est d’utiliser les autres pour parvenir à ses fins.

Il a besoin de mettre en place des dépendances, et de les exploiter, dans la mesure où il identifie sa valeur à sa capacité de prise de pouvoir sur autrui.

Ce type d’individu masque, par un jeu de miroirs, un profond vide d’âme et un manque de capacités humaines. Il n’est capable de réellement ressentir que des émotions négatives, qu’il utilise comme moteur vital.

En l’état actuel, c’est insoignable au niveau psychiatrique.

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On rencontre souvent ces profils pernicieux aux plus haut niveaux des postes de pouvoir, toutes professions confondues. On les retrouve également dans des classes sociales plus modestes.

En général : plus la position sociale est élevée, plus le jeu d’emprise, de manipulation, de masquage de sa propre absence de personnalité (au bénéfice d’images sociales reluisantes) est sophistiqué… “et séduit les foules”.

Dans la vie courante, ils sont virtuellement indétectables et ne peuvent être indentifiés que par les témoignages des victimes.

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La mise en pratique d’une emprise psychique évolue en 3 phases :


La séduction :

Durant cette phase, le prédateur se façonne un masque de perfection exactement adapté aux attentes de la personne visée, par mimétisme.

Énonciation de principes moraux et de capacités empathiques


Flatterie :

Admiration envers la victime

Attentions, générosité: le but est de dire à la victime ce qu’elle a envie d’entendre

Perfection dans l’apparence, le respect des règles

Le prédateur bénéficie d’un fort charisme, qu’il met tout d’abord au service de la personne en la valorisant

La victime est stupéfiée dans le sens positif, elle pense qu’elle a rencontré une personne hors du commun, qu’elle attendait depuis longtemps…


L’emprise elle-même :

Durant cette phase, le prédateur vérifie le lien de dépendance affective qu’il a réussi à mettre en œuvre.

Communication paradoxale

Exprimer tout et son contraire en fonction de l’opportunisme de la situation

Création de situation de stress et d’instabilité émotionnels

Mensonges : prêcher le faux pour savoir le vrai

Attente du dernier moment pour agir ou refuser d’agir

Actes inverses aux paroles

Report de sa responsabilité sur l’autre, culpabilisation de l’autre pour le faire agir à sa place

Stratégie d’isolement : travail de dénégation de la victime auprès de son entourage associé à un discours de dénégation de l’entourage auprès de la victime

Tentative pour provoquer des situations d’insécurité psychique et de paranoïa réflexe

Utilisation des autres pour faire passer les messages du prédateur à la victime, parfois des personnes innocentes

La victime est stupéfiée dans le sens négatif, elle ne reconnaît pas la personne et s’attend à un retour de ce qu’elle a vécu et apprécié, elle commence à nier ses propres besoins, elle veut “sauver” l’agresseur ; c’est l’entrée dans la phase d’emprise!

L’alternance progressive destruction / valorisation:Avec toujours un degré de destruction légèrement supérieur au degré de valorisation,  de façon à ce que la victime reste sous contrôle.

Ce que l’on vise, c’est qu’elle s’épuise à se débattre et résister,  et qu’elle ne puisse pas se soustraire à l’emprise,  de façon à ce que l’on puisse absorber ses ressources vitales afin de satisfaire l’ego.

Durant cette phase, le prédateur utilise le lien créé pour progressivement mettre à mort la vitalité de l’autre:


Manipulation systématique

Exigence de la perfection chez l’autre

Menaces, parfois de mort (notamment pour les couples)

Égocentrisme exacerbé


Domination

Avarice maladive (blocage au stade anal)

Mise en cause de la santé mentale de la victime

Négation des besoins de l’autre

Recours systématique aux procédés visant à créer une paranoïa réactive

Destruction narcissique de l’autre pour obtenir à ses dépends un sentiment de toute puissance et de pouvoir absolu

Plaisir et jouissance en suscitant la peur et la souffrance chez l’autre

Stratégie d’inversion à l’extérieur : le prédateur fait passer la victime pour l’agresseur et se fait plaindre

Stratégie de discrédit : le prédateur utilise son charisme pour amener le groupe à discréditer l’autre et à se moquer de lui

Alternance de valorisation et de dénégation pour déstabiliser l’autre, le maintenir dans l’incertitude et sous influence

Tentative de faire passer la victime pour folle et dangereuse

Tentative de mise en place d’un syndrome de Stockholm

Parfois : coups et blessures

Parfois : tentatives d’internement sous la contrainte.

La victime n’arrivera progressivement plus à réagir. Elle est, petit à petit, complètement vidée de l’envie de vivre et de ses capacités d’autonomie… jusqu’à ce qu’elle décide de se sevrer de la dépendance affective qui l’a lie à son bourreau, parfois dans de terribles souffrances.

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Important :

Les pervers narcissiques qui ne maîtrisent pas les réseaux liés à la loi ont l’obligation de se faire discrets et de ne pas laisser de marques sur leurs victimes, si celles-ci sont susceptibles d’avoir la force d’aller porter plainte.

Les pervers narcissiques qui maîtrisent les réseaux liés à la loi savent qu’ils ne seront pas inquiétés, ils usent donc de leurs pouvoirs pour satisfaire leur besoin de valorisation à partir de leurs agressions sur les autres, qu’elles soient morales ou physiques.

“Il faut comprendre que les pervers narcissiques sont des malades mentaux asymptomatiques devant les médecins, donc difficilement décelables”.

Pour eux la vie est manichéenne, il n’existe que 2 types de personnes : les dominants et les dominés, les forts et les faibles, les bourreaux et les victimes.

Ce type de profil ne consulte pas les psychiatres, car il ne souffre pas.

Le manipulateur (ou la manipulatrice) pervers narcissique mise tout sur le perfectionnisme, c’est à dire « l’aspect irréprochable » de sa personnalité sociale extérieure.

Il n’a pas de personnalité interne propre, il a appris durant toute sa vie à mettre en place des masques, en étudiant les personnes autour d’elle, en procédant par mimétisme.

Son objectif est d’utiliser les autres pour parvenir à ses fins.

Il a besoin de mettre en place des dépendances, et de les exploiter, dans la mesure où il identifie sa valeur à sa capacité de prise de pouvoir sur autrui.

Ce type d’individu masque, par un jeu de miroirs, un profond vide d’âme et un manque de capacités humaines. Il n’est capable de réellement ressentir que des émotions négatives, qu’il utilise comme moteur vital.

En l’état actuel, c’est insoignable au niveau psychiatrique.